La Contribution de Françoise a La Lutte Contre le COVID-19 En RDC

 

Françoise Mbweki en plein travail de fabrication d'un masque à Goma. CARE/David Mutua

Depuis 2020, la pandémie de COVID-19 a fait des centaines de milliers de victimes, mis à rude épreuve les systèmes de santé et détruit les économies et les moyens de subsistance. La République démocratique du Congo n'a pas été épargnée et, le 6 avril 2020, les villes du pays ont été confinées à la suite de la fermeture des frontières avec les pays voisins.  

 

Cela a eu un effet dévastateur sur le pays. Selon la Banque mondiale, on estime que 73 % des personnes vivent avec moins de 1,90-dollar par jour en RDC. Le confinement a empêché de nombreuses femmes travaillant dans le secteur informel, comme les vendeuses de nourriture, les couturières et les épicières, d'accéder aux marchés où elles s'approvisionnent. Dans le même temps, les experts de la santé ont conseillé à la population de porter des masques pour endiguer la propagation de la maladie. Néanmoins, dans un pays où de nombreuses personnes ont du mal à trouver leur prochain repas, il a été difficile de se procurer les masques chirurgicaux jetables à usage unique initialement proposés.  

 

À Goma, la couturière Françoise Mbweki, qui avait vu son commerce décliner, a réinventé son activité pour répondre à un besoin essentiel de la communauté. " J'ai constaté que les (masques) jetables sont chers. " Un masque chirurgical coûte 500FC (0,25$), que vous utilisez, jetez, puis en achetez un autre. J'ai vu que mon peuple était intéressé par un masque en tissu car celui-ci est réutilisable. Avec ces masques, on peut les utiliser, les laver, puis les réutiliser. C'est pourquoi j'ai jugé bon de commencer à fabriquer des masques en tissu et les gens les aiment tellement", explique Françoise.  

 

L'accès à un revenu régulier, et encore moins à un capital pour gérer une entreprise, n'a pas toujours été possible pour Françoise. Mais l'adhésion à un AVEC, un groupe d'épargne local, a changé cette réalité. "Avant, je dépendais de mon mari pour tout, même pour acheter des boîtes d'allumettes, du sel ou de l'eau pour la maison. Quand j'ai entendu parler (du groupe d'épargne)

, j'ai su que c'était une bonne chose qui m'aiderait à l'avenir à épargner et à générer mon capital d'investissement. Grâce à l’AVEC, je suis devenue autonome", dit Françoise.

 

Dans un AVEC, les membres mettent en commun leurs économies dans un fonds commun qui est utilisé pour accorder des prêts avec intérêts aux membres afin de contribuer à la création de patrimoine parmi les participants. Depuis qu'elle a rejoint le groupe, Françoise est devenue la secrétaire du groupe et travaille également comme agent villageois chargé de superviser les autres groupes de son réseau.

 

"Je conseille aux femmes qui n'ont pas d'emploi et qui dépendent de leurs maris de s'inscrire aux AVEC. Elles peuvent épargner et contracter un prêt trois fois supérieur à leur investissement pour créer leurs propres entreprenariats pour vendre de petits produits agricoles. De cette façon, elles peuvent aider leurs maris à générer des revenus pour leurs foyers", dit-elle.

 

Outre les groupes d'épargne, les AVEC proposent des formations en matière de leadership, de gestion financière, de lutte contre la violence sexiste et de plaidoyer, tout en apportant un soutien psychologique, tous ces éléments ont été essentiels tout au long de la pandémie.  

Françoise Mbweki présente son masque nouvellement fabriqué. Il lui faut 30 minutes pour en faire un. (CARE/David Mutua)  

 

"Avec la production de masques et la fabrication de savons et de désinfectants, les femmes ont servi de plateforme de sensibilisation pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ", explique Prudence Ndeze, officier de CARE RDC pour le projet GEWEP.

 

Grâce à l’AVEC, Françoise a pu non seulement subvenir aux besoins de sa famille, mais aussi jouer un rôle dans la lutte contre le COVID-19 dans sa communauté. "La fabrication de ces masques a permis aux membres de la communauté d'avoir un accès facile aux masques".  

 

En septembre 2021, Françoise avait fabriqué plus de 1 000 masques et en avait vendu 850. Elle enseigne également à d'autres personnes comment les fabriquer. Françoise continue à aider à éduquer la communauté sur l'importance des masques pour prévenir la propagation de la maladie.  

 

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CARE International en RDC prévoit de travailler avec 150 000 personnes, dont 90 000 femmes, d'ici 2025 grâce au programme GEWEP.

 

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